I/ La Première guerre mondiale (suite)
C. Bilan du conflit.DOCUMENT 4 Le temps de la mémoire (p. 63)
Ce
document présente un ensemble sculpté en pierre. Quatre femmes, des
veuves, ainsi que deux enfants orphelins contemplent un soldat étendu
mort. Les enfants portent une blouse d’écolier, les vêtements des
femmes (chapeau ou non, dentelles, fourrure ou simple robe) montrent
des conditions sociales différentes. Le sculpteur a mis en évidence le
deuil partagé et le drame de la guerre.
=> 30 000 monuments sont
érigés de 1918 à 1925 en France, soit quinze inaugurations par jour les
trois premières années d’après-guerre
DOCUMENT 2 Bilan de la guerre 1914-1918 dans les pays européens (p. 62)
Commentaire
Jamais
aucune guerre n’avait fait jusque-là autant de victimes : 9 millions de
morts, dont environ 8 millions pour l’Europe. On compte aussi 6
millions d’invalides, 4 millions de veuves et 8 millions d’orphelins.
La guerre entraîne une baisse du taux de natalité et provoque, surtout
en France, le phénomène des classes creuses, sensible vingt ans plus
tard. Cela aura pour conséquence l’allongement de la durée du service
militaire.
Le fait aussi que les combattants disparus aient eu en
général entre 20 et 35 ans pèse sur la vie économique des États et
entraîne un vieillissement des cadres, y compris politiques et
administratifs.
=> en France, il y eut 1,4 million de morts et 3 millions de blessés sur 8
millions de mobilisés, pour une population de 40 millions d'habitants
DOCUMENT 3 Le génocide arménien (p. 63)
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Les massacres ne sont pas un phénomène nouveau mais celui des Arméniens
en 1915 correspond à une volonté d’extermination systématique et
planifiée d’un peuple.
Commentaire
Avant 1915, la population
arménienne de l’Empire ottoman a déjà été victime de massacres, en
particulier en 1895 et 1896. Cependant, le contexte de la Première
Guerre mondiale offre l’occasion d’éliminer « l’ennemi de l’intérieur
». Les massacres sont organisés par le parti Union et Progrès
(Ittihad), au pouvoir depuis 1908 (les « Jeunes Turcs » des Européens)
et qui prône un nationalisme radical. La propagande présente les
Arméniens (2 millions alors) comme des espions et des traîtres.
La
défaite turque devant les Russes en janvier 1915, à Sarikamish,
déclenche les opérations. En avril, des rafles touchent les notables
arméniens ; en mai, les hommes des provinces orientales sont éliminés
et les femmes, les enfants, les vieillards déportés vers la Syrie.
Seuls quelques milliers parviennent à Alep. En juillet, la déportation
des autres Arméniens de l’Empire commence. On ne compte au total que
600 000 survivants.
Le traité de Sèvres de 1920 doit permettre de
juger les responsables de ce que les Alliés qualifient, dès mai 1915,
de « crime de lèse-humanité », mais le traité de Lausanne, en 1923,
annule le traité de Sèvres, et l’on oublie peu à peu les massacres.
C’est
en août 1986 que l’ONU reconnaît le génocide arménien. Le Parlement
européen le fait à son tour en 1987 et le Parlement français le 29 mai
1998. Toutefois, la controverse n’est pas close entre tenants de la
reconnaissance du génocide et ceux qui n’y voient qu’un crime de
guerre. La Turquie ne reconnaît pas actuellement le génocide arménien
(c’est cependant une des conditions posées pour son entrée dans l’Union
européenne) et les États-Unis parlent seulement de « tueries délibérées
».
Le mot « génocide », forgé en 1944 par le juriste américain
Raphaël Lemkin, a été complété par l’ONU. Les victimes constituent un
groupe national, racial, ethnique ou religieux ; elles sont tuées pour
appartenance à ce groupe ; le meurtre est planifié (cf. Bernard
Bruneteau, Le Siècle des génocides, Armand Colin, 2004).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale#G.C3.A9nocide.2C_occupation.2C_d.C3.A9portations_et_atrocit.C3.A9sII/ Les régimes totalitaires.
A. Leurs mises en place en Allemagne, Italie et Russie.1. Mussolini en Italie :DOCUMENT 3 La prise de pouvoir de Mussolini, entre légalité et violence (p. 65)
➞
Mussolini, au centre, en costume civil, s’avance entre des hommes en
uniforme fasciste (chemise noire) qui portent de nombreuses
décorations. Une foule nombreuse,avec drapeaux, suit Mussolini. La
photographie donne l’impression d’hommes déterminés, bien soutenus et
effectuant une marche invincible.
CommentaireLa
photographie montre Mussolini (1883-1945). La marche sur Rome est
décidée en octobre 1922 ; le 28, trois colonnes représentant de 25 000
à 30 000 fascistes convergent vers la capitale. Celle-ci pourrait être
aisément défendue par les troupes présentes, mais ni l’armée ni la
police ne bougent, faute de proclamation de la loi martiale. Le roi, au
contraire, invite Mussolini à former un nouveau gouvernement.
Le
chef fasciste se rend à Rome auprès de Victor Emmanuel III et le 30,
devant le Quirinal, il fait défiler ses troupes venues par trains
spéciaux.
On voit donc ici l'expression des milieux
nationalistes, déçus des traités de paix de 1919. Ce sont souvent
d'anciens combattants. Souvent, ces nationalistes s'opposent aux
Communistes.
2. Staline en Russie :DOCUMENT 4 La victoire du communisme en Russie (p. 65)
➞ La victoire du communisme est symbolisée par la marche triomphante des
travailleurs.
Les personnages principaux sont un couple de paysans, portant faux et
faucille, qui entourent un ouvrier, reconnaissable à sa blouse noire et
à son marteau.
Deux enfants courent en avant en chantant ; l’un
tient un livre à la main et l’autre agite un mouchoir rouge, couleur
symbole de la révolution. La représentation dans les rangs de la foule
d’Asiatiques et d’Africains fait écho au slogan de l’affiche, qui
évoque « la fraternité mondiale des travailleurs » et rappelle
l’universalité du message communiste.
Les symboles foulés aux pieds
représentent la monarchie (couronne et aigle), le capitalisme (urne
débordant de pièces d’or), la loi (haut de colonne) et l’esclavage
(enclume).
CommentaireL’affiche est un moyen efficace
de propagande abondamment utilisé, en particulier dans les premiers
temps du communisme en Russie. Le message en est simple, direct,
accessible à une population encore majoritairement analphabète.
Dès 1917, le Communisme triomphe en Russie, donnant l'exemple à suivre à de nombreux communistes européens.
Staline remplace Lénine, malade, dès 1922 puis écarte un à un tous ses opposants. En 1928, il est le seul maître de l'URSS.
3. Hitler en Allemagne :DOCUMENT 2 La crise morale de l’après-guerre en Allemagne (p. 65)
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Le document met en évidence la profonde crise morale mais aussi
économique et sociale (allusion à la « misère ») qui secoue l’Allemagne
au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il est fait référence aux
nombreuses associations patriotiques formées probablement de beaucoup
d’anciens combattants, voire de militaires (« la force inutilisée »).
Les
« incroyables projets » s’appuient sur le désir de revanche des
nationalistes allemands sur les vainqueurs de la guerre (« la flotte
anglaise »). Le désir de réviser le traité de Versailles de 1919 se
voit dans l’allusion au corridor polonais qui sépare la Prusse
orientale du reste de l’Allemagne.
DOCUMENT 1 Hitler orateur (p. 64)
Commentaire
C’est
par ses talents d’organisateur ainsi que d’orateur que Hitler
(1889-1945) voit son influence grandir au sein du DAP (Deutsche
Arbeiter Partei ou Parti ouvrier allemand), le petit parti nationaliste
fondé en 1919 par Drexler. Hitler fait peu à peu du parti le puissant
NSDAP (National Sozialistiche Deutsche Arbeiter Partei). Le programme
est confus et se compose d’un mélange d’idées raciales, impérialistes,
antisémites, anticapitalistes, antidémocratiques et revanchardes. Une
fois parvenu au pouvoir, Hitler use encore plus de son art du discours
dans de grandes mises en scène qui mobilisent d’immenses foules.